mardi 30 août 2011

Lettre à un ami allemand

par Jean Matouk, professeur des universités, Economie

Mon cher Gunther,
Je suis né juste avant la guerre de 39-45. Je n'en ai donc que quelques vagues souvenirs de descente dans une cave et du retour de captivité de mon père. Aucune rancoeur anti-allemande issue de cette période ! Au contraire ! Il se trouve que j'ai eu l'opportunité de travailler, jeune, dés 1956, aux Pays-Bas puis en Allemagne, comme ouvrier, en usine, puis chez un artisan à Mönchen Gladbach. J'y ai appris votre belle langue. J'y ai même passé un CAP. J'ai été heureux dans ces deux postes. Nous travaillions à l'époque 40 heures par semaine et le samedi matin, mais, déjà, pour moi, les rapports sociaux de ces deux pays étaient des modèles, que j'aurais voulu voir transposés en France.
C'est ce qui explique, mon adhésion, dés 1958, au marché commun, qui allait devenir CEE puis Union européenne. J'ai tremblé souvent, entre 1958 et 1969, quand de Gaulle a imposé la PAC et qu'il fallait "arrêter les pendules" à chaque négociation. J'ai pris vraiment peur pour l'Europe quand le général a joué la séquence de la "chaise vide". J'ai, naïvement et bêtement je dois le dire aujourd'hui applaudi l'entrée de la Grande Bretagne et des trois autres pays en 1972. Bien entendu, je sais grande grâce à François Mitterrand d'avoir lancé, et par référendum, s'il vous plait, l'Union monétaire et l'euro, dont je considère encore que c'est une réalisation extraordinaire entre pays indépendants et sans conquête territoriale.
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