mardi 20 septembre 2011

La BCE a sous-estimé le risque d'une récession à double creux

Dans sa lutte contre l’inflation et ses appels à une consolidation budgétaire, la Banque centrale européenne a surestimé l’ampleur de la reprise économique et sous-estimé la menace d’une deuxième récession, a confié Barry Eichengreen lors d’un entretien accordé à EurActiv.

Le professeur de Berkeley, à l'université de Californie, a expliqué que l'Europe avait rapidement pris des mesures d'austérité « en partie à cause de l'aspect économique », dans le cas des pays surendettés comme la Grèce et l'Irlande, mais aussi à cause d'« une phobie politique des déficits budgétaires, car il existe une phobie politique de l'inflation ». Le déficit public moyen des pays de la zone euro en 2010 était de 6 %, à savoir deux tiers de celui des Etats-Unis, à 9 %. Alors que Réserve fédérale américaine a établi son taux d'intérêt principal à 0 %, le plus bas possible pour encourager l'investissement, la Banque centrale européenne (BCE) a quant à elle augmenté son taux équivalent à 1,5 % en juillet dernier par peur de l'inflation. M. Eichengreen a affirmé que la BCE avait commis une erreur.
« Elle a en particulier surestimé la relance et sous-estimé les dangers d'une récession à double creux ». Il a avancé que l'« Europe aurait davantage tiré parti d'une politique plus accommodante, étant donné que les pressions inflationnistes du début de l’année ont été transitoires et que la relance stagne à présent ». Il a ajouté qu'une « monnaie un peu plus faible pourrait avoir résulté de cette politique et cela aurait peut-être permis de soutenir la relance ». L'euro s’échange actuellement contre 1,37 dollar américain ou 0,86 livre sterling. M. Eichengreen aurait favorisé la devise « la relance maintenant, l'austérité plus tard ».
Lire dans euractiv.com
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