vendredi 15 juin 2012

«La crise grecque n’est pas économique, elle est culturelle»


Infographie : François Descheemaekere
[Le Temps, Genève]

Le philosophe grec Stelios Ramfos juge avec sévérité son pays, alors que les réformes européennes patinent. A la veille des nouvelles législatives du 17 juin, il décrypte les mentalités helléniques à l’épreuve du choc socio-économique. L’occasion de dénoncer l’aveuglement de l’Europe révélé, selon lui, par la crise.

Un Socrate moderne? Dans son café préféré d’Athènes, non loin d’un parlement grec assoupi avant les élections du 17 juin, le philosophe Stelios Ramfos, 73 ans, s’amuse de l’au­dacieuse comparaison avec le maître à penser de l’Antiquité, qu’un nouveau procès fictif vient justement d’innocenter1. Et pourtant. Les débats qu’il suscite en Grèce, et la singularité de ses critiques sur l’Europe, dans la tourmente politico-financière actuelle, bousculent les vérités helléniques établies et remettent en cause pas mal de «valeurs traditionnelles». Tout comme il y a deux millénaires…
Le Temps: Une Grèce nouvelle est-elle, oui ou non, en train d’émerger?
Stelios Ramfos: De quelle Grèce parle-t-on? La Grèce des rapports communautaires? Ou la Grèce réelle? Ma réponse est que la crise, aussi douloureuse soit-elle, n’a pas encore changé les mentalités. Ceux qui le croient se trompent. Une des raisons de l’enlisement des réformes est que la population n’est toujours pas convaincue de leur bien-fondé.
Vous me direz que les statistiques sont incontestables, que notre faillite est consommée… Peut-être. Mais les Grecs restent des sentimentaux. Pour eux, la perception demeure plus importante que les faits et les chiffres.
Lire : letemps.ch
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