vendredi 16 septembre 2011

Les jeunes, des précaires à temps plein

La crise favorise l'émergence d'une nouvelle classe sociale en Europe. Nommée "le précariat" par les sociologues, elle est composée de jeunes sans perspective d'emploi correct et d'une vie décente.

La jeunesse polonaise actuelle est la première génération "rassasiée". Selon le rapport gouvernemental "Młodzi 2011" ("Les jeunes 2011"), les Polonais de 15 à 34 ans ressemblent à leurs camarades ouest-européens : hédonistes assumés, fervents consommateurs, ils affichent un rapport plutôt détaché à l'institution du mariage, cultivent leur individualisme, mais tiennent à être utiles pour la collectivité. Tout en considérant le travail comme le socle de leur réussite et bonheur futurs, ils peinent de plus en plus à en trouver. Les Polonais de 18 à 34 ans représentent plus de la moitié des chômeurs déclarés, et le taux de chômage de leur tranche d’âge est deux fois plus élevé que la moyenne nationale de 11,7% (données de juillet 2011).
Le contexte social est à haut risque, comme le montre l'exemple de l'Europe occidentale, régulièrement touchée, depuis quelques années, par les explosions de colère de ses jeunes. Les banlieues de Paris en flammes, les batailles de rue dans le centre d'Athènes, les manifestations de masse à Madrid et, plus récemment, les émeutes à Londres sont les signes évidents d'une crise sociale.
L’incertitude du lendemain
Les jeunes sont les principales victimes de la crise économique. Actuellement, 20,4% des Européens de 15 à 24 ans à la recherche d’un travail restent sans emploi. C'est environ un tiers de plus qu'en 2008. Ce taux n'est pourtant qu'une moyenne européenne, qui masque des disparités entre les pays qui affichent des taux aussi préoccupants que 42% des jeunes sans emploi en Espagne, 30% dans les pays baltes, en Grèce et en Slovaquie, ou 20% en Pologne, Hongrie, Italie et Suède.

Bookmark and Share

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire