jeudi 6 octobre 2011

La crise financière et le déni des Européens

En soulignant les divisions européennes et en sommant les pays de l'Union d'augmenter leurs Fonds de secours pour les Etats en difficulté, le secrétaire au Trésor américain s'est attiré les foudres de dirigeants européens. Mais pour Sylvie Goulard, membre des Décrypteurs 2012 et eurodéputée, il a surtout tiré la sonnette d'alarme.

Par Sylvie Goulard Députée européenne

Certains crient au "complot anglo-saxon". D’autres répliquent à Tim Geithner, secrétaire au Trésor américain, qu’après la crise des "subprimes", il n’a pas de leçons à nous donner. Rien de nouveau. Déjà, dans Antigone, Sophocle montrait que le messager du malheur peine à se faire entendre.Mais le déni n’aidera pas les Européens à sortir de la situation très grave dans laquelle ils se trouvent. Les développements des jours derniers, notamment les déboires de la banque franco-belge Dexia et la hausse des "spreads" français créent une situation d’urgence. 

La sonnette d'alarme plusieurs fois tirée

Bien sûr "les anglo-saxons" ne sont pas des petits saints. Certaines banques américaines seraient ravies d’évincer des établissements européens concurrents, notamment sur le marché du financement en dollars. Les fonds qui spéculent contre l’euro ont intérêt à prédire le pire. Mais les autorités américaines sont à juste titre préoccupées par la crise de la dette souveraine en Europe et son imbrication avec la viabilité des banques. Les atermoiements des Européens peuvent précipiter le monde entier dans la récession. Les États-Unis ne sont d’ailleurs pas les seuls à avoir réagi. Plusieurs pays émergents ont tiré la sonnette d’alarme. Jean-Claude Trichet, Président de la Banque Centrale européenne, répète à l’envi que nous vivons la crise la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, dont l’épicentre se trouve en Europe.

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