mercredi 2 mai 2012

Ce n'est pas une crise de la dette, mais des compétitivités


[Slate.fr]

Le constat de Mario Draghi change tout: une politique monétaire, même «inorthodoxe» ne suffit plus. Redresser la production est plus important que de réduire la dette.

En apparence, Mario Draghi est venu en renfort des thèses françaises en réclamant qu'un «pacte de croissance» soit ajouté au «pacte budgétaire» conclu par les Européens sur insistance allemande. En réalité, le président de la BCE ne s'est pas seulement démarqué des thèses germaniques, il a carrément renversé la table. En parlant de «revenir en arrière», il a dit une vérité terrible à entendre: les Européens se sont trompés. Ils ont cru, nous avons tous cru, que la crise européenne commencée en Grèce était une crise des dettes souveraines. Les gouvernements impécunieux auraient profité de l'euro pour faire des cadeaux gratis à leurs concitoyens. Mario Draghi nous dit: la crise se manifeste en effet par le creusement des déficits, mais elle est en réalité beaucoup plus grave, c'est une crise des compétitivités. L'Europe n'est pas seulement en crise budgétaire, elle est en crise économique.
Comme l'expliquent Silvia Merler et Jean Pisani-Ferry: le problème premier dans la zone euro n'est pas le déficit budgétaire mais le déficit commercial (1). Mario Draghi l'a admis: il ne sert à rien de mettre les banques sous assistance de la BCE s'il n'y a pas en aval d'entreprises pour demander des crédits et investir.
Lire : slate.fr
Bookmark and Share

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire