jeudi 7 avril 2011

Crise économique : ... et les inquiétudes montent !

La banque centrale irlandaise annoncé jeudi 31 mars le résultat des derniers « stress tests » conduits auprès des banques du pays afin d’évaluer les capitaux supplémentaires (c’est-à-dire étatiques) dont celles-ci auraient besoin pour faire face à une nouvelle crise de marché. Résultat : 24 milliards d’euros, ce qui portera la facture totale du sauvetage du système bancaire irlandais à 70 milliards d’euros (l’Etat en a déjà injecté plus de 46 milliards)… soit la moitié de la richesse annuelle du pays, selon le journal Le Monde ! Ce résultat n’est cependant pas une surprise, même s’il se situe plutôt dans la fourchette haute des estimations initiales. Selon Klaus Regling, le directeur général du Fonds Européen de Stabilité Financière, le montant est d’ailleurs largement couvert par le plan de sauvetage accordé (ou imposé, diraient certains) à l’Irlande à la fin de l’année dernière. Cette nouvelle injection de capitaux publics entraînera cependant une nationalisation quasi-totale du système bancaire du pays, une nécessité que le nouveau ministre des finances a promis de compenser par « une restructuration radicale » du secteur.
C’est encore et toujours le Portugal qui inquiète le plus. Alors que le pays vient d’entrer en campagne électorale et qu’il devra rembourser pour 2 milliards d’euros dès le mercredi 6 avril, les taux d’intérêts à cinq ans ont atteint près de 9,91% cette semaine, soit des niveaux supérieurs à ceux connus au plus fort de la crise irlandaise. Selon le Financial Times, ceci signifie qu’une grande partie des investisseurs table sur le fait que le Portugal ne pourra pas rembourser sa dette sans le concours de l’Europe, ce que seul le premier ministre démissionnaire José Socrates semble encore nier.
Mais le secours financier de l’UE sera-t-il même suffisant ? De plus en plus d’observateurs en doutent face aux difficultés de la Grèce et de l’Irlande, dont la dette publique continue d’augmenter malgré des programmes d’austérité drastiques. La faute, selon eux, est justement à mettre sur le compte de ces programmes d’austérité, qui ont pour l’instant plombé la croissance sans rétablir la compétitivité. De là à dire que l’Europe s’est trompée de stratégie face à la crise de sa dette souveraine, il y a un pas... qui sera peut-être franchi dans les prochains mois.

eurosduvillage.eu
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