vendredi 30 septembre 2011

Coup de gueule


Patrie des droits de l'homme ?

Dans la France des années 1940, on les appelait bohémiens, parfois Manouches, plus rarement Tsiganes, pas encore Roms. Les historiens estiment aujourd'hui que sur les deux millions de Tsiganes qui vivaient en Europe avant la guerre, entre 250 000 et 500 000 ont été assassinés dans les camps de la mort nazis. Le film « Liberté » de Tony Gatlif (2010), raconte l'histoire d'une de ces familles, arrivée un jour dans un petit village de France, exposée à la méfiance d'une population qui ne comprend pas son mode de vie, si opposé au sien, mais aussi aidée par quelques Justes, l'institutrice et le maire. Pour les Tsiganes, alors, c'était la sédentarisation ou la mort...

J’ai choisi aujourd'hui 3 articles qui traitent de la difficile question des Roms, révélatrice, à mon avis, d'un phénomène particulièrement inquiétant qui s'amplifie et se propage un peu partout en Europe grâce à la passivité, voire la complaisance d'une partie des opinions publiques qui se sentent légitimées par les discours et les décisions politiques de certains de leurs dirigeants.

Le premier n’est pas un article d’actualité. Il a été écrit il y a plus d’un an par une doctorante de l’université de Poitiers et publié dans Le Monde Diplomatique du 29 juillet 2010. Si je l'ai choisi, c'est parce qu''il donne une vision globale de la question et permet de mieux comprendre les faits relatés dans les deux articles suivants : la France "épinglée" par l'ONG Human Rights Watch pour sa politique vis à vis des Roms, et les faits terribles qui se sont déroulés en Bulgarie au début de cette semaineoù des militants d'extrême-droite et des hooligans se sont livrés à de véritables pogroms contre les Roms, s'inscrivant dans la résurgence de la terrible logique de stigmatisation, de discrimination et de violences dont sont victimes les Roms, Gitans, Tsiganes dans toute l'Europe depuis quelques années. 
C'est cette même logique raciste qui conduit à la constitution de ghettos de Roms en Roumanie ou en Slovaquie, aux meurtres racistes en Hongrie, ou encore aux brutales expulsions dont sont victimes ces populations dans de nombreux pays européens dont la France.



                                                                        François Descheemaekere 

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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je vis en Slovaquie depuis un peu plus d'un an. La population Rom (ou Gipsy comme on les appelle ici) atteint les 10%. Près de 50% des Roms sont au chômage. En général, ces populations vivent dans des "villages-gypsies" où la proportion peut atteindre les 75% (souvent implantés en Slovaquie de l'Est).
Le ressentiment général des Slovaques à l'égard des Gypsies est très négatif. Je n'ai jamais entendu UNE SEULE personne ici me dire quelque chose d'un tant soit peu positif à propos de ces populations. Beaucoup estiment en effet que des allocations importantes (de l'ordre de 300€ par tête) leur sont versées, tandis que le salaire minimum d'un travailleur slovaque peut être de 400-500€ en Slovaquie (de l'Est).

Une vidéo sur un "village-gipsy" en Slovaquie :
http://vimeo.com/25119221
Un article sur le mur construit à Ostravany, toujours en Slovaquie:
http://reunion.orange.fr/news/monde/dans-un-village-slovaque-un-mur-symbole-de-la-discrimination-des-roms,549127.html

Je ne cautionne en aucun cas les violences qu'on a pu voir en Bulgarie, pas plus que la construction de murs pour séparer les Roms des populations "pure-souche" (il s'agit à mon avis d'une mesure inefficace qui relève davantage d'une démagogie bien politicienne).

En revanche, je ne pense pas que la Slovaquie ait les moyens (ou l'envie) d'entretenir ces populations. Des études montrent également que si les taux de natalité n'évoluent pas, les Roms seront majoritaires en Slovaquie en 2060.

Enfin, je serais curieux de connaître la réaction des Français si on leur annonçait demain qu'ils devaient accueillir sur leur sol 6,5 millions de Roms (soit 10% de la population française)...

Julien a dit…

Si mes recherches sont exactes, les Roms représentent moins de 1% de la population française. Tout cela pour montrer qu'il est à mon sens difficile d'émettre un jugement de fond sur la problématique Rom alors que nous sommes si peu concernés par ce phénomène dans notre vie de tous les jours.

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