Infographie : François Descheemaekere |
Des voix de plus en plus nombreuses, notamment d’économistes de premier plan, se font entendre - surtout à l’étranger, aux Etats-Unis et en Allemagne notamment, pour dénoncer les politiques d’austérité mises en œuvre par les gouvernements de nombreux pays de l’Union Européenne. Elles sont, curieusement et malheureusement quasi inexistantes ou en tout cas quasi inaudibles en France, alors qu’elles permettraient d’enrichir le débat de l’élection présidentielle qui en aurait bien besoin.
Parmi ces voix, celle de Paul Kruger. Le professeur d’économie et d’affaires internationales à l’Université de Princeton, Prix Nobel d’économie en 2008, s’en prend depuis longtemps déjà (voir ses articles déjà publiés sur ce blog en tapant KRUGER dans le widget RECHERCHER DES ARTICLES PAR MOT-CLE) aux gouvernements européens, qui selon lui, sont en train de conduire leurs pays au désastre tout en entraînant dans leur sillage l’ensemble de l’économie mondiale. Je vous recommande vivement la lecture de son article publié dans The New York Times que je vous propose ci-dessous.
Je vous renvoie aussi à mon commentaire du 9 novembre dans lequel je citais l’auteur de l’agence intellectuelle Telos, Charles Wyplosz, Professeur d'économie à l’Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement (Genève) qui s’attaquait au deuxième plan d’austérité que venait d’adopter le gouvernement français. Il considérait ce plan comme « un contresens économique dramatique » et pensait que si « tout le monde à Paris semble convaincu que c’est le prix à payer pour éviter de perdre le AAA, c’était en fait le meilleur moyen d’y arriver. » Angoissés par la crise, les consommateurs ont réduit leurs dépenses, et au lieu de les réconforter, les gouvernements ont fait exactement l’inverse en accroissant la pression fiscale. Le cercle vicieux est enclenché : « par rapport aux prévisions, la récession sera plus dure, les rentrées fiscales seront plus basses, les dépenses publiques (allocations de chômage et aides diverses) seront plus élevées et le déficit ne va pas diminuer, bien au contraire. »
Je vous renvoie enfin à mon commentaire du 21 septembre intitulé « Lequel des deux remèdes, relance américaine ou rigueur européenne, sera le plus efficace ? » Pour l’heure, des signes de reprise observés dans l’économie américaine semblent donner raison à Paul Krugman…
François Descheemaekere
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