Photo : F. Descheemaekere © |
L’arrivée à la Présidence de François
Hollande est un évènement considérable pour l'Europe. Elle marque la fin du couple « Merkozy » qui avait pris le leadership
européen en s’affranchissant de fait des institutions communautaires et des
principes de gouvernance de l’Union progressivement édifiés depuis plus de
soixante ans et qui était souvent vécu, notamment dans les pays du sud de l'Union, comme un véritable directoire. Même si l'Allemagne et la France vont continuer d'être le moteur de l'Europe, un nouveau tandem « Merkhollande » va se mettre en
place. Son rôle pourrait être moins dirigiste que n'avait été celui de "Merkozy". Il pourrait être de donner les grandes orientations et les grandes impulsions à l’Union
européenne, en redonnant aux institutions communautaires, Commission et Parlement un poids plus important dans la prise des décisions et leur mise en oeuvre.
Elle ouvre aussi une perspective d’inflexion de la politique économique européenne jusqu’à tout récemment uniquement focalisée sur le retour à l’équilibre des finances publics par la mise en œuvre de plans d’austérité, en proposant de la compléter par la stimulation de la croissance, même si on est encore aujourd’hui très loin d’un consensus entre dirigeants européens - notamment du fait de la rigidité de la Chancelière allemande sur sa position de stricte orthodoxie budgétaire - sur les moyens à mettre en œuvre pour cette stimulation.
Elle ouvre aussi une perspective d’inflexion de la politique économique européenne jusqu’à tout récemment uniquement focalisée sur le retour à l’équilibre des finances publics par la mise en œuvre de plans d’austérité, en proposant de la compléter par la stimulation de la croissance, même si on est encore aujourd’hui très loin d’un consensus entre dirigeants européens - notamment du fait de la rigidité de la Chancelière allemande sur sa position de stricte orthodoxie budgétaire - sur les moyens à mettre en œuvre pour cette stimulation.
D’une situation de crise économique d’une
gravité sans précédent, la Grèce vient de basculer dans le chaos politique, et nul ne
peut prédire quelle sera l’évolution dans les jours et les semaines à venir, mais le pire ne
peut pas être écarté. Un défaut de paiement du pays est de nouveau à craindre, et sa sortie de l’euro est une hypothèse qui devient de plus en plus probable,
sans qu’on puisse en prévoir et en mesurer toutes les conséquences, que ce soit
pour la Grèce ou, par effet dominos, pour l’Europe et le monde. La Chancelière
Angela Merkel devrait prendre garde à ce que, du fait de son rigorisme intégriste, ce scénario du pire ne se propage pas à d’autres pays, comme le Portugal
ou l’Espagne. Désespérés par l’accumulation de plans d’austérité sans
résultats, ces peuples pourraient à leur tour ne plus accepter d’être des
victimes silencieuses de la crise économique, et basculer à leur tour
dans le chaos politique.
Un nouvelle ère s'ouvre avec une possible reconfiguration des rapports de
force entre les principaux acteurs européens qui pourrait être de nature à faire
naître l’espoir d’une nouvelle politique conjuguant rigueur dans la gestion des
finances publiques et stimulation de la croissance pouvant seule permettre d’éviter
la propagation du scénario grec.
François Descheemaekere