Infographie : F. Descheemaekere |
[Slate.fr]
La Chancelière s’est ralliée aux partisans de la «théorie des dominos»: si la Grèce sort de l’euro, ce sera ensuite le tour de l’Espagne, du Portugal, de l’Irlande, de l’Italie…
En moins d’une semaine, l’Allemagne a dit deux fois «oui» au sauvetage de la zone euro dans des formes qu’elle avait refusées pendant des mois, voire des années, depuis le début de la crise en 2008. C’est d’abord la Banque centrale européenne (BCE) qui, par la voix de son président Mario Draghi, a annoncé qu’elle était disposée à acheter des titres des pays européens en difficulté. Le président de la Bundesbank a certes voté contre mais Mario Draghi n’aurait pas pu prendre une telle décision sans l’approbation discrète d’Angela Merkel. Jusqu’alors, la chancelière avait refusé une telle possibilité, contraire à l’orthodoxie monétaire allemande car elle revient à créer des euros pour faire face à la crise de liquidités des pays les plus endettés. Cet achat de bons du Trésor (italiens ou espagnols, voire grecs) ne se fera pas sans conditions mais la BCE rejoint là une pratique de la Banque centrale d’Angleterre ou de la Réserve fédérale américaine, qui était un tabou en Europe.