Infographie : F. Descheemaekere |
Erasmus, une des plus belles réussites de l'Union européenne, est menacé pour des raisons budgétaires. Ce programme éducatif est pourtant un des ciments d'avenir pour la jeunesse européenne désespérée par la crise.
Franck Gagnaire, Université François-Rabelais de Tours
« Si on n'augmente pas les versements des États, le programme Erasmus (...) sera arrêté ». La déclaration du Président de la commission budgétaire du Parlement européen est aujourd'hui corroborée par des faits : le Gouvernement espagnol vient d'annoncer une baisse de 60% de ces financements Erasmus. Pourtant, à en croire le discours de la Commissaire européenne chargée de l'Éducation et de la Culture, « Erasmus (...) est l'une des plus grandes réussites de l'UE ». Remettre en cause un succès de l'Union européenne, à l'heure où l'on s'interroge sur son avenir, constitue un apparent paradoxe. Mais sans doute qu'en période de crise, comme pour tant d'autres choses, son coût financier est devenu trop lourd à porter. Et si l'on considère qu'un tel abandon n'est que l'une des conséquences de l'austérité à laquelle l'Europe semble inexorablement se résoudre, alors l'apparent paradoxe disparait. La déclaration et le peu d'émoi qu'elle occasionne entrent dans une certaine logique : il ne faut plus dépenser que pour l'essentiel, et Erasmus en fait-il vraiment parti ?
Le paradoxe est pourtant criant, mais il faut regarder ailleurs pour s'en apercevoir. Il n'est pas dans l'abandon d'une réussite mais dans les conséquences qu'il pourrait avoir : favoriser une crise autrement plus grave que celle que le Vieux continent connaît actuellement.
Lire : latribune.fr
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