François Meunier, Professeur associé de finance à l'ENSAE
Le débat politique américain a rarement été aussi polarisé qu’à l’occasion de la crise présente des finances publiques : moins d’impôts ou moins de protection sociale ? Et les institutions, si prestigieuses soient-elles (elles vivent inchangées depuis 1787) montrent désormais leurs limites : elles n’arrivent plus à cacher le blocage continuel de la décision politique en ces temps pourtant décisifs.
Un Européen s’étonnera toujours des cris de la droite républicaine de réduire encore et toujours les dépenses de protection sociale. Le filet de sécurité sociale est bien moindre là-bas que chez nous.
Aux États-Unis, la couverture chômage ne dépasse jamais 6 mois et ne remplace que 50% du salaire ; les chiffres sont de 57% et 3 ans en France ; de 63% et 18 mois en Allemagne. La perte d’emploi signifie la plupart du temps là-bas l’arrêt de la couverture des dépenses maladie : 90% des salariés cotisent ; seuls 40% en bénéficient s’ils tombent au chômage. Les couvertures privées du risque maladie sont prohibitives. Les retraites pour une personne de 65 ans en 1998 n’atteignaient que 19,3% du salaire moyen, contre 58,6% en France et 37,2% en Allemagne.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire