Jean Quatremer, journaliste français, correspondant du journal Libération auprès de l'Union européenne, auteur du blog "Coulisses de Bruxelles, UE".
La parole politique est l’une des victimes de la crise de la zone euro : les gouvernements ayant dit tout et son contraire depuis deux ans, ils sont désormais totalement démonétisés aux yeux des marchés qui ne les croient absolument plus et à juste titre. Les agences de notation, les économistes de banque et même les rumeurs ont plus d’influence sur le cours des événements que les politiques.
Le dernier épisode de cette inconséquence gouvernementale pourrait bien précipiter l’euro dans l’abîme. Le 4 octobre, le gouvernement allemand, a, en effet, changé une nouvelle fois son fusil d’épaule en annonçant que le secteur privé devrait accepter une perte sur les obligations grecques supérieure aux 21 % négocié lors du sommet de la zone euro du 21 juillet : « nous voulons voir si les conditions qui ont été fixées en juillet sont toujours pertinentes », vu le dérapage continu des finances publiques grecques, a ainsi expliqué Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances allemand.
Le 8 octobre, il allait un peu plus loin : « nous avons peut-être fixé en juillet un niveau de pourcentage trop faible ». Le quotidien économique allemand, Handelsblatt, généralement bien informé, citait une décote de 50 % sur la dette grecque. Bref, on est désormais dans le défaut pur et simple avec un clair risque de contagion à l'ensemble de la zone euro.Lire : bruxelles.blogs.liberation.fr
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