[Libération]
Par Buno Amable, Professeur de sciences économiques à l’université Paris-I Panthéon- Sorbonne, membre de l'Institut universitaire de France.
Il y a deux interprétations possibles de la politique d’austérité actuelle. La première, assez répandue hors de la zone euro dans la presse et parmi les économistes, peut se résumer par une formule lapidaire s’appliquant aux dirigeants européens, rapportée par Martin Wolf du Financial Times : «Ils ne comprennent simplement rien.» Pour l’économiste Paul Krugman, on assiste à la mise à mort de l’euro par une cure d’austérité budgétaire prescrite suite à un diagnostic erroné.
Celui-ci a été rappelé par Angela Merkel dans son allocution au Bundestag du 2 décembre, se félicitant de ce que tout le monde en Europe s’accorde désormais sur les causes de la crise : le niveau élevé des dettes publiques et le manque de confiance qui en résulte. La solution serait alors un marathon d’austérité sous la surveillance de la Banque centrale européenne et de la Cour européenne de justice, avec sanctions automatiques pour les pays déviants de la norme de «bonne» gestion des finances publiques. Pour ceux qui observeraient que l’austérité va tuer la croissance, augmenter le chômage et donc aggraver le problème, la réponse habituelle est qu’elle va augmenter au contraire l’activité grâce à l’apparition miraculeuse de ce que Paul Krugman appelle la «fée confiance».
Lire : liberation.fr
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire