La crise actuelle que traverse la construction européenne est l'une des facettes de la crise systémique globale qui est en train de redessiner toute la carte géopolitique, économique et financière planétaire. Nous sommes entrés en 2011/2012 dans la dernière étape de la « déstructuration » du monde d'avant la crise. Cette étape se caractérise par le « remodelage » des puissances dominantes pour les rendre compatibles avec le monde en émergence, avec le monde d'après la crise.
L'UE hypertrophiée qui s'est mise en place à coup d'élargissements successifs sans aucune intégration approfondie (hormis l'Euro) depuis les années 1990 est bien entendu l'une de ses puissances en train d'être « recadrée » par l'Histoire. Dans une crise d'ampleur historique, les fantasmes des uns ou des autres ne tiennent pas longtemps la route face à la contrainte de réalité. Et cette réalité, réaffirmée depuis les années 1990, c'est que sans intégration approfondie, associée à une démocratisation sérieuse, le projet européen manquerait d'une ancre suffisante pour résister aux tempêtes de l'Histoire.
La crise actuelle a donc enfin placé le noyau historique de la construction européenne devant ses responsabilités … et l'Histoire n'étant pas mauvaise fille, elle lui a aussi donné la possibilité de les assumer.C'est ce processus que nous voyons se dérouler sous nos yeux et que les observateurs non Européens ont bien du mal à déchiffrer. Ce qui n'est pas étonnant puisque même dans l'UE, peu de monde encore se rend compte de l'évolution en cours.
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