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Jacques Attali est un des fondateurs de Slate.fr. Il en préside le conseil de surveillance. Economiste, écrivain, éditorialiste à l'Express, Président de PlaNet Finance. Il est l'auteur de nombreux essais, biographies, pièces de théâtre et romans dont récemment «Demain, qui gouvernera le monde?»
Si l'Allemagne persiste à refuser le rachat par la BCE des obligations d'Etat, elle sera responsable, une fois de plus, d'un nouveau suicide du continent le plus avancé de la planète.
L’Allemagne et la France se sont trouvées à quatre reprises en un siècle, chacune à son tour, en situation de pouvoir, par des décisions absurdes, ou honteuses, transformer l’Europe en un champ de ruine. Et elles l’ont fait. En 1914, toutes les deux ont participé à l’engrenage qui a conduit à la première guerre mondiale. En 1919, c’est la France, qui a pris la mauvaise décision en exigeant de l’Allemagne qu’elle paie le prix de la guerre. En 1933, c’est l’Allemagne qui a pris le mauvais chemin en choisissant Hitler comme chancelier. En 1936, c’est la France qui commit l’erreur de laisser le Führer réoccuper la Ruhr, ouvrant la voie à la deuxième tragédie du siècle. A chaque fois, une autre décision était possible, qui aurait fait du vingtième siècle un temps d’abondance.
Aujourd'hui, c’est de nouveau au tour de l’Allemagne de tenir dans sa main l’arme du suicide collectif du continent le plus avancé du monde. Si elle refuse d’accepter le chemin étroit qui passe par le rachat par la BCE des obligations arrivées à maturité, suivi de l’émission d’une dette souveraine européenne, remboursée par deux points de tva européenne et d’une réforme des traités permettant de mieux contrôler les laxismes des uns et les égoïsmes des autres, la catastrophe aura lieu.
Pour que Berlin ne soit pas, une fois de plus, responsable d’un suicide européen, l’Allemagne doit sortir de quatre illusions:
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