Infographie : François Descheemaekere |
Incapable d'offrir à ses jeunes diplômés des conditions de travail décentes et à la hauteur de leurs qualifications, l'Espagne voit ses forces vives fuir vers d'autres pays. Elle aura pourtant besoin de ces exilés pour relever son économie.
Les messages défilent, entre colère et résignation. « Nous devrions avoir le droit de choisir entre autre chose que le chômage ou la précarité. » « Je suis ingénieur et le travail le mieux payé que j'ai eu jusqu'à aujourd'hui, c'est collecteur d'olives. » « Je me sens très chanceuse d'être "mileurista" [gagner 1.000 euros par mois]. » « Mes parents ont dépensé 80.000 euros dans mes études et mon premier salaire a été de 78 euros. Merci Papa et Maman ! » Le visage masqué par une pancarte, une quinzaine de jeunes Espagnols ont accepté de prendre la pose, devant l'objectif de Samuel Sanchez, photographe à « El Pais ». Le grand quotidien espagnol de centre-gauche en a fait l'illustration d'un supplément publié en mars dernier et consacré au « nimileuristas », c'est-à-dire à ceux qui ne gagnent même pas 1.000 euros par mois. « Si, il y a six ans, le "mileurismo" naquit comme un symbole de précarité, maintenant c'est une aspiration », résume amèrement « El Pais ».
Dans une Espagne accablée par un taux de chômage touchant presque un quart de sa population active et la moitié de ses jeunes voulant travailler, gagner 1.000 euros par mois est donc devenu une chance. Qu'on ne s'étonne pas, dans ces conditions, que 68 % des jeunes Espagnols soient prêts à quitter leur pays, selon le dernier Eurobaromètre de la Commission européenne.
Lire : lesechos.fr
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