Infographie : François Descheemaekere |
Noëlle Lenoir est ancien ministre délégué aux affaires européennes, Professeur affiliée à HEC dont elle préside l'Institut de l'Europe.
Tandis que l’Union européenne se débat pour trouver les moyens de sortie de crise qui assureront sa survie, on assiste aujourd’hui à l’inexorable ascension des fonds souverains d’Asie et du Moyen-Orient. Cette prise de pouvoir – qui n’est pas encore très sensible – va bouleverser les relations internationales et la place de notre civilisation.
Comme le montrent les élections législatives dont les thèmes en France comme ailleurs sont essentiellement nationaux, les responsables politiques se gardent bien d’évoquer ce bouleversement et les limites qu’il impose à leur capacité de maîtriser la croissance. Il faudrait pourtant qu’ils aient le courage d’expliquer aux citoyens européens la réalité des changements à l’œuvre. L’économie européenne a du mal à se financer. On le voit en France avec la multiplication des prises de participations du Fonds souverain du Qatar dans des entreprises comme Lagardère, Vinci, Veolia, Suez ou encore la Société des Casinos de Cannes. Dans l’opinion, ces participations ne sont pas mal venues, car chacun est conscient qu’il faut pouvoir financer les entreprises qui, du fait de la crise, n’ont plus accès au crédit bancaire. Mais les prises de participation du Fonds Qatari sont sans commune mesure avec celles à venir d’autres Fonds souverains, comme ceux d’Abu Dhabi, d’Arabie Saoudite, de Chine, de Singapour, du Koweït, de Russie ou de Norvège qui représentent à eux seuls 4000 milliards$, soit un quart du PNB américain.
La Banque centrale chinoise a pratiquement la même force de frappe: avec ses 3000 milliards$ de devises étrangères, elle est devenue le plus grand investisseur mondial.
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