Infographie : F. Descheemaekere |
[Marianne]
En novembre, la Chine aura un nouvel homme à sa tête. Mais comment l'un des dirigeants les plus puissants du monde est-il désigné ? Il y a plus de mystères que de certitudes. Voyage au coeur du pouvoir communiste de Pékin.
François Godement est l'un des meilleurs spécialistes français de la Chine. Il dirige, à Paris, l'institut indépendant Asia Centre et publie le 11 octobre Que veut la Chine ? De Mao au capitalisme (Odile Jacob).
Marianne : Le mois prochain, la Chine aura un nouveau président en la personne de Xi Jinping, succédant à Hu Jintao. Comment se passe la désignation d'un des hommes les plus puissants de la planète ?
François Godement : En Chine, le sommet s'autodésigne ! Et sur la manière dont les choses se passent, c'est une boîte noire... Aucun système ne ressemble plus à la curie romaine que la direction du Parti communiste chinois (PCC). D'un point de vue strictement formel, le PCC va réunir son congrès, le 18e depuis sa création en 1921, à partir du 8 novembre. Sa date est longtemps restée incertaine, et on peut penser que les tractations internes ont provoqué cette incertitude. Il a fallu aussi arbitrer au sommet le sort d'un dirigeant «purgé», Bo Xilai. Les 2 250 délégués au congrès vont donc désigner le comité central, le bureau politique et le secrétaire général du PCC. En principe, ce sera Xi Jinping. Je dis en principe, car sa disparition médiatique inexpliquée, pendant deux semaines en septembre, doit nous inciter à une certaine prudence. Une fois le secrétaire général choisi, il deviendra président de la République, formellement élu par l'Assemblée nationale populaire lors de son unique session annuelle, qui se tiendra en mars 2013.
Il sera également, à une date inconnue, désigné comme président de la commission des affaires militaires du Parti communiste, c'est-à-dire le véritable chef des armées. Le numéro un chinois cumule ces trois postes, une trinité de fonctions.
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