mercredi 17 octobre 2012

La privatisation fantasmée de la sécurité sociale en Europe


Infographie : F. Descheemaekere

[Euractiv]

Trois mots glissés dans deux textes européens ont suffi à mettre le feu aux poudres : "sécurité sociale obligatoire". La Commission se défend de vouloir la privatiser, les politiques agitent leur chiffon rouge et les assureurs doutent de l'aubaine. 

 « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». L’adage illustre à la perfection le débat qui émerge à Bruxelles sur le sort réservé à la sécurité sociale. Soulevée par Mediapart, la polémique sur la participation accrue du secteur privé dans la couverture sociale de base a éclaté à la faveur d’un texte sur les marchés publics initialement publié le 20 décembre. Le même jour, la Commission a présenté un autre projet de directive sur les contrats de concession. Ses dispositions sur la sécurité sociale, identiques à celles sur les marchés publics, sont passées encore plus inaperçues. « Cas très théorique » Au même titre que la construction de piscines, l’achat de matériel hospitalier, ou les transports urbains, la sécurité sociale pourrait donc faire l’objet d’un appel d’offre ou d’une délégation de service public. Seule différence, la Commission n’impose pas le recours à la mise en concurrence. Elle l’évoque comme un moyen de couvrir divers besoins, sans remettre en cause le bien-fondé du modèle public décliné en Europe (sécurité sociale en France, National Health Service au Royaume-Uni, servizio sanitario nazionale en Italie…)
Certains «s'inquiètent pour rien, il faut lire les textes», dédramatise Pierre Bauby, spécialiste des services publics en Europe et professeur à Sciences Po. «L'article 75 est clair.»

Lire : euractiv.fr
Bookmark and Share

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire