Infographie : F. Descheemaekere |
[Les Echos]
James Bradford DeLong, ancien sous-secrétaire au Trésor américain, est professeur d'économie à l'université de Berkeley et chercheur associé au Bureau national de recherche économique.
L'Europe a bien réagi (au moins en partie) aux deux premiers facteurs constitutifs de la crise de l'euro : la crise bancaire due au surendettement du secteur public et du secteur privé, et la brusque chute de confiance qui a suivi à l'égard des gouvernements de la zone euro. Mais il reste un troisième facteur, à plus long terme, le plus dangereux : le déséquilibre structurel entre le nord et le sud de la zone euro.
Commençons par ce qui est positif. On ne craint plus un effondrement du système bancaire en Europe, accompagné de la fuite des investisseurs paniqués ; et la crainte d'un défaut des pays de la zone euro engendré par le dysfonctionnement politique de l'UE commence à se dissiper. Or l'une et l'autre provoqueraient une grande dépression. L'Europe évitera une grande dépression si elle réagit efficacement à ces deux facteurs de crise. Mais elle pourrait connaître des décennies perdues sur le plan économique, si les pays du sud de l'Europe ne retrouvent pas rapidement leur compétitivité. […] Pour sauver l'euro et éviter la stagnation, cinq options sont envisageables : • Le Nord tolère une inflation plus élevée, 2 points de pourcentage en plus pendant cinq ans, ce qui corrigerait un tiers du déséquilibre Nord-Sud. • Le Nord fait les dépenses voulues pour renforcer l'Etat providence.
• Le Sud diminue substantiellement les impôts et l'envergure des services sociaux. • Le Sud reconfigure les entreprises, pour qu'elles deviennent le moteur de la productivité. • Le Sud a recours à la déflation.
http://www.lesechos.fr/opinions/points_vue/0202293569336-l-europe-peut-eviter-la-depression-367370.php
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